« Les mystères de la vie, les plus beaux cadeaux de l’existence arrivent bien souvent sur le dos d’un cheval noir… »
Linda Kohanov –Le Tao du cheval
Selon C.C Jung le cheval est un symbole du psychisme inconscient, une part de nous qui réside principalement dans l’ombre de l’inconscient.
Cette part est associée partiellement à nos pulsions instinctives qui sont nos forces de vie, souvent en conflit avec notre Moi bridé par des croyances familiales, culturelles et religieuses.
Le cheval signifié d’une part la nécessité de se confronter à l’ombre (tout ce qui est sombre ou noir) pour gagner plus de lumière, c'est-à-dire de conscience.
Nos croyances associent souvent le noir au coté obscur, maléfique. Je ne peux pas y adhérer. D’ou le titre de l’œuvre « The miracle of light in black » et non « The miracle of light in darkness » (où « darkness » pourrait évoquer l’obscurité)
D’une part, puisque, en tant que la couleur, (ou son manque), le noir, contient en lui une lumière...
La lumière placée dans le noir, gagne en beauté et en puissance, justement par l’opposition de ces deux pôles.
« Le noir » (de point de vue symbolique et au sens propre du terme) n’est plus noir si l’on éclaire...
L’ombre éclairé devient la lumière…
Il est de même avec un esprit non éduqué ou formaté.
Selon Jung :« l’inconscient pousse au lâcher prise des idées reçues, des stéréotypes de nos représentations mentales qui sont devenus des carcans et répriment le flux de la vie dans son expression naturelle ».
C’est la vie. Il associe cet instinct au féminin-l ‘anima, « celle qui nous anime ». Elle reprend ses droits face à un principe masculin-« animus « qui est du domaine de l’esprit et du sens.
De manière collective, depuis quelques siècles, notre culture s’est assise sur le pouvoir du masculin de l’esprit. Le développement de l’esprit rationnel, des sciences et des techniques qui ont amélioré nos conditions de vie.
Néanmoins, ces « progrès » se sont faits au détriment de l’autre pôle, le principe féminin inscrit dans le corps, la réceptivité sensorielle et émotionnelle, l’intuition, cette part de la nature qui demeure en nous.
Les nouvelles technologies censées nous rapprocher, non seulement nous éloignent des uns des autres, mais aussi et surtout nous séparent de nous- mêmes. Le progrès nous est arrivé trop vite, l’humain n’a pas su y mettre « la conscience ».
Il est nécessaire aujourd’hui de permettre à ce que cette part de nous revienne à la vie. A ce que le noir devienne lumière.
Dans un premier temps elle prend la forme d’un cheval noir.
Dans les philosophies indiennes, comme un symbole amérindien, le cheval est vu comme un don des dieux. Dans sa relation à l’homme, il est capable de l’arracher à sa condition de « primate » et de lui faire gagner les sphères célestes.
Il est l’alliance entre la puissance mise à terre et la sagesse trouvée dans les vents de l’esprit. On l’honore en tant qu’assistant, messager et annonciateur de l’esprit qui veulent dire » connaissances » en amérindien.
Je représente le cheval noir avec la tête penchée vers le bas.
Cela n’est pas un indice de la soumission de cet animal puissant et noble, l’emblème de la liberté sauvage. C’est le coté humble de l’être.
C’est un signe d’un accord silencieux entre l’humain et l’animal.
Chez le peuple amérindien dont je me sens proche, cet accord repose sur la reconnaissance du respect mutuel et sur la prise de conscience de la responsabilité à l’autre.
Le cheval noir est un animal lunaire. Le mélange de puissance, de grâce, de vitesse fait de lui une figure d’alliance entre virilité et féminité, l’incarnation de la maîtrise de soi, de la relation à l’autre et de la communication avec la nature. C’est le symbole du renouvellement. Il est le messager d’une nouvelle conscience.
Dorota
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